Haute-Loire : oui, il y a de jeunes entrepreneurs qui réussissent

jeu 22/01/2015 - 16:14 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:32

Non, il n'y a pas de fatalité. Et non, les jeunes qui ont des projets ne partent pas tous à l'étranger. Certains persistent et y parviennent, même en Haute-Loire ! Bien sûr, rien n'est évident, et il faut convaincre les partenaires que le projet est viable, notamment les banques, "le principal obstacle", s'accordent les deux jeunes lauréats rencontrés.
"Des obstacles, on en rencontre toujours dans la vie, mais ils ne sont pas insurmontables puisqu'on est là aujourd'hui", philosophe Victor Rassat, primé dans la catégorie "Tourisme". Quant à Anne Guillemard, elle ne cache pas les joies de l'entreprenariat : "c'est une grande fierté d'avoir créé notre propre emploi au départ, pour finalement en créer d'autres", alors que son entreprise, forte de 30 salariés, a obtenu le trophée de la catégorie "Services".

----L'auberge a été construite par la commune et le jeune homme, qui fêtera ses 30 ans en décembre prochain, a investi à l'intérieur tout le fond de commerce. En plus, il paie une location à la mairie.-----"Je voulais investir sur mon territoire car c'est là que j'ai ma famille, mes racines, mes amis"
Victor Rassat a une formation de cuisinier-serveur et il a d'abord fait les saisons : l'hiver à la montagne, l'été au bord de la mer, avant de revenir aux sources en reprenant l'auberge de Chamborne, sur la commune de Félines. "Je voulais investir sur mon territoire car c'est là que j'ai ma famille, mes racines, mes amis. Il y a en Haute-Loire une qualité de vie qui s'apprécie et pour avoir un peu voyagé, je sais qu'on est bien ici", commente-t-il.
Depuis tout petit, avoir son propre restaurant a toujours été son objectif, et pour lui, l'entreprenariat se résume à "un état d'esprit : j'ai toujours voulu être mon propre patron, avoir mon auberge, donc c'est venu naturellement". Il a quand même rencontré quelques difficultés au moment de monter son projet, notamment à cause de son jeune âge et d'un territoire difficile.

Une cuisine qui s'adresse principalement aux altiligériens
L'établissement a ouvert depuis maintenant presque trois ans, avec un très bon développement du chiffre d'affaires dans son entreprise qui compte désormais quatre salariés (y compris le chef d'entreprise). Alors comment voit-il l'avenir ? "On va déjà finir de se développer et essayer de s'assurer une bonne assise en matière de trésorerie, continuer de tourner correctement et après on verra", répond-il.
Chez lui, on trouve une cuisine qui s'adresse principalement aux locaux, avec de la restauration traditionnelle, proposée tous les jours, midi et soir. Il utilise essentiellement des produits du terroir, profitant notamment de la ferme de ses parents qui sont agriculteurs. La proximité de la Chaise-Dieu permet également d'attirer quelques touristes lors de la période estivale, mais "notre clientèle principale repose sur les ouvriers les midis, les familles le dimanche et les jeunes qui viennent s'amuser les week-end".
Enfin Victor Rassat assure : "j'ai trouvé ma voie, c'est ce qui me plaît. Il y a bien sûr des jours difficiles, parfois on en a marre mais il y a tellement de bonnes choses en parallèle que je ne regrette absolument pas mon choix de l'entreprenariat".

"On avait du mal à stabiliser nos emplois donc on a décidé de créer notre propre entreprise"
Alors qu'elle a tout juste 28 ans, Anne Guillemard est directrice de Présence au quotidien, cette entreprise de services à la personne de 38 slariés (20 équivalent temps plein), tous embauchés en CDI, qui a été créée en 2011 à Sainte-Sigolène et qui est co-gérée avec Joëlle Darson, qui fêtera elle ses 30 ans cette année. L'entreprise s'occupe du maintien à domicile pour les personnes dépendantes, âgées ou handicapées, mais aussi la garde d'enfants auprès des familles et depuis le mois de septembre dernier, elles ont ouvert une deuxième entité au Puy-en-Velay.
Anne travaillait aupravant dans le maintien à domicile et Joëlle dans la garde d'enfants. "On avait du mal à stabiliser nos emplois donc on a décidé de créer notre propre emploi en créant notre propre entreprise", témoigne Anne, "au départ, ça a été difficile de convaincre, malgré notre jeunesse, de notre sérieux et que notre projet est viable". Principal obstacle : les banques, "je pensais qu'il y aurait tout de même un peu plus de soutien auprès des entrepreneurs, mais on a heureusement été bien accompagnées par la CCI, qui nous a beaucoup soutenues, et encore aujourd'hui".

----Avec 38 emplois aujourd'hui sur l'agence de Sainte-Sigolène, ces deux jeunes femmes comptent d'abord les pérenniser et ensuite encore embaucher pour développer la structure sur le Puy, avec la perspective de pourquoi pas ouvrir une troisième agence à moyen terme en Haute-Loire.-----La vie d'entrepreneur, un challenge permanent qui la pousse à proposer de nouveaux services
Pour Anne, les joies de l'entreprenariat sont multiples : "déjà une certaine reconnaissance et une certaine fierté d'avoir créé notre entreprise, nos propres emplois au départ et maintenant d'arriver à en créer d'autres". Pour elle, cette nouvelle vie est un challenge permanent : "il faut toujours s'adapter, notamment en maintien à domicile avec la problématique des nouvelles dépendances et des maisons de retraites surchargées".
Mais n'est-ce pas un combat déséquilibré face aux grandes structures comme l'UNA ? "Ça reste notre principal concurrent", répond-elle, "mais on arrive à se démarquer en proposant des services plus spécifiques, comme l'accompagnement en fin de vie que l'on peut faire à domicile ou en garde d'enfants, on propose du 24/24 et 7j/7, ce qui permet de pallier aux besoins des parents qui ont des horaires difficiles et qui ne parviennent pas à trouver des modes de garde adaptés à leurs besoins".

Maxime Pitavy

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