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Fin de la pénurie d'eau à Araules

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:50

Il n'avait pas plu dans le secteur depuis juin. La pénurie d'eau à Araules a commencé à se faire sentir dès le 15 août. Une situation exceptionnelle à laquelle les élus ont dû faire face pour continuer à alimenter les habitants en eau.
Des solutions ingénieuses pour alimenter en eau D'autant plus que les exploitations agricoles, une fois leurs bêtes rentrées à l'étable, ont eu des besoins en eau importants. Il a fallu faire preuve d'ingéniosité pour la faire monter jusqu'aux fermes. « Il y a une grosse exploitation dans le secteur du Meygal qui nous pénalise. On a donc installé une cuve cet été avec un surpresseur pour lui faire une réserve de 8 000 litres. A Montbuzat, il y a 400 vaches. Il fallait faire monter 66 m3 pour alimenter cet automne. Bonne nouvelle par contre : on a découvert une source à Arnissac ; l'eau va directement dans le puits de l'exploitant pour abreuver ses 150 vaches », a expliqué la maire d'Arauls Mireille Faure. Autre bonne nouvelle tombée à la mi-décembre : la découverte d'une grosse fuite au niveau du village des Balayes. Il s'agissait d'un problème de raccord. Elle a été réparée depuis; tout est rentré dans l'ordre aujourd'hui.
La laiterie Gérentes, grosse consommatrice d'eau
L'autre grande consommatrice d'eau d'Araules c'est la laiterie Gérentes. Elle utilise 76% de l'eau des sources, ce qui laisserait penser qu'elle aurait pu accentuer la pénurie d'eau cet automne. La maire n'est pas de cet avis : « La laiterie consomme entre 200 et 250 m3 d'eau par jour. Auparavant, elle consommait 300 m3, mais ils font des économies. La laiterie est alimentée par le Lizieux, il y a moins de soucis. Ils font de gros efforts pour ne pas la gaspiller. Ils ont acheté des pistolets pour nettoyer les camions, et ont diminué leur consommation. On a aussi un boucher qui consomme l'eau. La laiterie a fait monter de l'eau cet été d'Yssingeaux, il ne faut pas la mettre en cause. Pour ses boues, elle dispose d'un plan d'épandage. Elle a sa propre station d'épuration. La commune, elle, possède deux lagunes, c'est-à-dire deux bassins. La laiterie, c'est notre économie, elle compte cent salariés. Cet été, on a distribué de l'eau en bouteille, même si des analyses sont faîtes régulièrement, au cas où il y aurait un souci », a poursuivi l'édile, en ajoutant, « en tous cas, c'est vraiment la sécheresse qui est responsable de la pénurie d'eau, je n'en ai  jamais connue de telle ». Pierre Gérentes, directeur de la laiterie, confirme : « le niveau de pluviométrie était très bas, les réserves ont baissé », avant de préciser : «  quant aux boues, c'est le préfet qui signe le plan d'épandage de la Dreal [Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, ndlr], l'organisme qui suit et contrôle régulièrement la station d'épuration ».

Jongler avec les différents captages Mireille Faure, qui gère la question de l'eau depuis son entrée au conseil municipal en 1995, se défend d'avoir dû couper les vannes comme certains l'ont laissé entendre. « Il n'y a pas eu de coupures d'eau jusqu'à présent. On a réussi à bien jongler même si c'était compliqué. On a dix captages. Quand on manque d'eau dans un endroit, on va en chercher ailleurs. Mais parfois on pénalise un autre village. On peut alimenter par les sources du Lizieux, qui sont trois sources profondes, et celles du Meygal, qui sont des sources superficielles; elles craignent beaucoup plus la sécheresse que les autres. C'est là qu'on a un manque d'eau. On fait les débits des sources tous les lundis. Et puis il y a des interconnexions, on peut faire descendre l'eau de Recharinges par Araules ».

Un prix de l'eau attractif... pour l'instant
La maire a des projets : « On a fait faire un diagnostic de tout notre réseau par le cabinet ABLR. On connaît donc ses faiblesses, là où il y a des fuites. Ils nous ont fait des propositions, il y aurait des captages à renforcer dans le Meygal. En tous cas, j'essaie de faire au mieux dans l'intérêt commun. On va effectuer aussi des travaux par tranches en commençant par l'aménagement de surface à Recharinges, après Araules et Montbuzat mais il faudra refaire les réseaux avant. Je voudrais apporter quelques améliorations avant 2020 ». 2020, lors des prochaines municipales, ou 2021 s' il y a report. La commune pourrait bien rallier le Sympae, le syndicat mixte pour la production et l'adduction d'eau. « Ça va entraîner une hausse des prix. Actuellement, l'eau est à 90 centimes, elle n'est vraiment pas chère. Mais avec cette nouvelle compétence, on pourra peut-être déléguer la production et garder la distribution », a regretté Mireille Faure.

M-A.B.

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