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Brioude

Crise du lait : Lactalis dans le collimateur des producteurs

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

« Lactalis ruine les éleveurs : boycottez ce produit », « Elu profiteur de l'année », « Président, le camembert qui coule... les producteurs », « Ce produit nourrit tout le monde sauf ses producteurs »... Tels sont les slogans que les agriculteurs ont étiquetés sur la cinquantaine de produits du groupe Lactalis, ce mardi 30 août 2016, à midi, au Carrefour Market de Brioude, comme à Géant Casino à Vals-près-le-Puy et au Super U d'Yssingeaux. Soit environ 50 agriculteurs mobilisés.
Une opération de sensibilisation auprès des consommateurs
Répondant à l’appel à la mobilisation lancé par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) suite à l'échec des négociations sur le prix du lait entreprises la semaine précédente avec le leader mondial du secteur laitier, les agriculteurs ont investi les grandes surfaces pour sensibiliser les consommateurs, stickers, affiches et tracts en main. Avec plus ou moins de succès. Si certains chalands les ont abordés d'eux-mêmes pour obtenir la liste des produits à boycotter et leur témoigner leur soutien, d'autres sont restés sourds à leurs revendications. Parce que chacun voit midi à sa porte. « Je suis consciente des problèmes des agriculteurs mais qu'est-ce que j'y peux ? », a témoigné une cliente désirant conserver l'anonymat. « J'achète ce lait-là quand-même parce qu'il est moins cher ».
Un accord en demi-teinte
Alors même que les exploitants agricoles conduisaient leur opération de stickage, la nouvelle est tombée. Peu après midi, un accord a été trouvé sur le prix du lait entre les organisations de producteurs et le géant Lactalis. Un accord fixant le prix de la tonne de lait à 290 € en moyenne. Mieux que les 260 € payés jusqu'ici mais pas encore assez pour les exploitants, qui en réclament 300. « Nous voulons vivre de notre travail », a affirmé Eric Richard, président de la section lait de la FDSEA de Haute-Loire. « Nous avons maîtrisé notre production, grâce aux contrats avec les collecteurs. Nous avons choisi un modèle d'exploitation à taille humaine. Nous ne sommes pas responsables de la crise. Dans quelle autre catégorie professionnelle les gens accepteraient-ils de travailler à perte ? ». Aussi la lutte n'est-elle pas terminée, même si Lactalis a consenti un léger compromis. D'autant qu'il reste à convaincre les autres groupes de s'aligner. « Et Sodiaal, quand est-ce qu'on leur rentre dedans ? », a d'ailleurs interrogé l'un des manifestants (le groupe compte un site à Brioude). Réponse d'Eric Richard : « il va bien falloir, et bientôt ». A suivre, donc.

I.A.

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