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Apprentissage : une fenêtre sur l'emploi dans le BTP

mar 21/11/2017 - 17:48 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:49

Le CFA-BTP de Bains peut accueillir un maximum de 450 apprentis, mais ils ne sont que 350 en cette rentrée 2017. "J'ai pourtant une quarantaine d'offres non pourvues sous les yeux", déplore René-Paul Poussardin, le directeur de l'établissement.
Des offres à pourvoir avant Noël sur tout le territoire de la Haute-Loire. Elles concernent les 15-25 ans, mais des personnes plus âgées peuvent êtres concernées si elles ont un projet de reprise ou de création. 

Des offres d'apprentissage qui concernent tous les métiers du BTP
Le CFA-BTP de Bains peut dès à présent accueillir des jeunes volontaires (cinq reçus cette semaine), le temps de trouver un contrat avec une entreprise, sans les mettre en retard sur la partie enseignement général. Ces offres d'apprentissage concernent tous les métiers du BTP : gros oeuvre, second oeuvre, maçonnerie, menuiserie, plomberie...
"L'activité du bâtiment reprend avec force et vigueur aujourd'hui", assure René-Paul Poussardin alors que le chiffre d'affaires des entreprises de Haute-Loire du BTP est en hausse de 6,7 % en moyenne par rapport à l'an dernier, "toutes les entreprises sont en recherche et inévitablement, la tension sur la compétence va s'accentuer dans les prochains mois et les prochaines années".

Appartement, voiture... "avec l'apprentissage, on est plus autonome"
Au CFA de Bains, "on propose des métiers de transmission, qu'on apprend sur le terrain et pas dans les livres", explique un formateur. Un argument qui semble faire écho chez Victor, qui a 17 ans. Il travaille en maçonnerie chez Neyron, à Montregard.
Qu'est-ce qui te motive dans cette formation ? Qu'apprends-tu ici ? Le fait d'être rémunéré, qu'est-ce que ça change pour toi ? Et que veux-tu faire ensuite ? 

----"Aujourd'hui, il y a des formations qui n'aboutissent plus, comme secrétaire par exemple. À nous de faire le tri. Les métiers ont évolué et les compétences sont plurielles. Il faut plus de passerrelles avec les lycées généraux", selon la conseillère régionale Caroline Di Vincenzo.
-----Mariage à trois et dimension géographique
Un apprentissage réussi, c'est un mariage à trois entre une formation, un jeune et une entreprise. Ce mariage repose donc sur l'appétence du jeune pour une certaine offre de formation, mais aussi sur la dimension géographique : la plupart recherche une formation à proximité mais certains font le choix de la mobilité. Au CFA de Bains, par exemple, un hébergement est proposé. On y retrouve des Stéphanois, des jeunes de Lozère ou d'Ardèche, mais 80 % des effectifs proviennent de Haute-Loire.
Chaque territoire n'est pas tenu de proposer un CFA, ce qui justifie la venue d'élèves venant d'autres départements. Il y en a notamment dans la Drôme, le Cantal, l'Allier et le Puy-de-Dôme. Il faut donc se distinguer avec des filières spécifiques, proposer une offre de formation spéciale. C'est le cas à Bains avec un pôle de référence autour de la filière bois, et des formations sont proposées du CAP au BTS.


----Après Top Chef, à quand un Top Maçon ?
Alors que Régis Marcon a été mandaté par le gouvernement pour réformer l'ensemble de la voie professionnelle, les métiers de bouche ne souffrent pas du même déficit d'image, grâce notamment aux émissions de télé-réalité. Alors après Top Chef, à quand Top Maçon ?-----Malgré de multiples diplômes et une technicité accrue, ces métiers souffrent encore d'un déficit d'image ? 
L'entreprise est convaincue par la filière d'apprentissage car les apprentis contribuent à la croissance de l'entreprise. On constate d'ailleurs très peu de ruptures de contrat. Certains élèves restent six à huit ans au CFA, car il multiplient les compétences. Par exemple, un jeune va commencer par deux ans en installeur sanitaire, avant de suivre une formation de chauffagiste, puis en électricité... "On travaille de plus en plus avec sa tête au CFA", explique une formatrice, "car il y a une plus grande technicité dans ces métiers qui évoluent énormément, au gré des nouvelles normes".
René-Paul Poussardin est le directeur du CFA-BTP de Bains. Est-ce que ces métiers de l'apprentissage souffrent encore d'un déficit d'image ? On peut pourtant sortir multi-diplômé du CFA de Bains par exemple ? Est-ce qu'il existe une formation pour la reprise d'entreprise ou est-ce un éventail de compétences qui le permet ? 

Chômage galopant et de nombreux postes à pourvoir : comment expliquer ce dysfonctionnement ? 
Face au chômage galopant qui fragilise la société, on a parfois du mal à comprendre comment il peut y avoir en parallèle autant de postes à pourvoir. Comment expliquer ce dysfonctionnement ? "Ici, on traite de l'humain, ça ne peut pas matcher avec toutes les entreprises", répond le directeur du CFA-BTP de Bains, "il ne suffit pas de recruter pour que ça fonctionne : il peut y avoir ou non des atomes crochus, des façons de travailler ou de voir les choses plus ou moins identiques et c'est toute la difficulté de notre métier, et on peut d'ailleurs saluer le travail des maîtres d'apprentissage et des chefs d'entreprise : certaines années, ça se passe moins bien avec l'apprenti, et d'autres fois, c'est un réel bonheur".

"Passer du chantier à l'école, ça met des couleurs à la vie"
Que dire à nos jeunes lecteurs et auditeurs qui pourraient hésiter à rejoindre une formation en apprentissage ? 


Maxime Pitavy

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