"On nous réprime, parce que notre cause est juste"

sam 02/02/2019 - 19:01 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Sur le parking poids lourds d’Aiguilhe, on se réchauffe comme on peut en ce samedi après-midi. Environ 70 Gilets jaunes ont fait le déplacement pour la désormais traditionnelle manifestation hebdomadaire, mais beaucoup d’entre eux ont été bloqués sur les routes. Cependant, le rassemblement d’aujourd’hui diffère des précédents. De nombreux manifestants ont le visage couvert de pansements.

C’est le cas de « Gilles », un infirmier de 28 ans dont l’œil droit a disparu sous un bandage. «  Je suis là en soutien aux blessés et pour dénoncer les violences policières, soutient le jeune homme. Tous les samedis, c’est pareil, on subit une répression policière insupportable. L’état est ultra-violent, bien plus que ne l’ont été les Gilets jaunes. »
Des blessés par milliers
Au milieu des manifestants, Bernard, avec son mégaphone, dresse le bilan des violences policières qui ont eu lieu dans toute la France, et ce depuis la première manifestation : « Plus de 2 100 blessés dont 376 blessés graves, 1 mort, 168 blessés à la tête, 17 éborgnés, 4 mains arrachées. Parmi ces victimes, 285 sont des manifestants, 36 des mineurs ou lycéens, 10 des passants, 41 des journalistes et 7 des personnes du secteur médical. » Un recensement effectué par Mediapart et repris par les Gilets jaunes altiligériens.

En partant du parking, les manifestants ont rejoint l’hôpital Emile Roux afin de demander à la direction du centre hospitalier de leur fournir également un chiffre précis du nombre de blessés en Haute-Loire. Puis le cortège a continué sa marche dans le calme, jusqu’à la préfecture où les Gilets jaunes ont effectué une minute de silence en l'honneur des victimes de ces violences, puis entamé le chant des partisans en tournant le dos à l’institution.
« Un mouvement juste »
Parmi la foule, Michelle a une pensée pour « un jeune Altiligérien qui a perdu son œil dans la manifestation du 1er décembre ». « Quand je l’ai rencontré, il m’a dit à juste titre, j’ai perdu un œil mais au moins, je n’ai pas perdu mon âme, explique-t-elle. Je suis là pour lui, il faut qu’il tienne le coup. »

En voyant la liste des blessés s’allonger, comment explique-t-elle une telle violence ? « Si notre mouvement ne faisait pas peur au gouvernement, s’il n’était pas juste, il n’aurait pas été autant réprimé soutient-elle. Le gouvernement sait pertinemment que notre mouvement est en train de se fédérer, de se structurer, de s’organiser. Et c’est ça le plus important. » La manifestation commune de mardi prochain avec les syndicats est bien dans la tête de tous les Gilets jaunes.
Julia Beurq

La réponse du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner :

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